L’équipe du projet conduit par le Coordonnateur Général de SOPADI, Mr Pascal BIZINDAVYI, ont organisé des séances de plaidoyer auprès des autorités provinciales en province de Ruyigi et Cankuzo pour plaider en faveur de l’intégration équitable des femmes dans les mécanismes de gestion des conflits et de sécurité du 03 au 14 Décembre 2024. Au niveau des deux provinces, l’équipe a rencontré les gouverneurs de province, les Procureurs de la République des deux provinces et les Présidents des Tribunaux de Résidence. Après les autorités provinciales, l’équipe a également visité les Administrateurs Communaux et les Présidents des Tribunaux de Résidence.
Avec ces différentes autorités, un constat est que les femmes sont hautement moins représentées dans les mécanismes de gestion des conflits et de sécurité dans les deux provinces de Ruyigi et Cankuzo. Madame le Gouverneur de la province de Ruyigi, TABU Emérencienne a proposé qu’une étude soit menée afin de trouver la cause de cette inégalité des femmes et filles dans les mécanismes de gestion des conflits et sécurité.
La province de Ruyigi et Cankuzo enregistrent 0% des femmes magistrats dans les Parquets et Tribunaux de Grande Instance par exemple. Cette situation a des conséquences sur les jugements envers les enfants et les victimes des violences basées sur le genre (VBG). En effet, les enfants qui doivent se confier à un Juge homme a des peines à s’expliquer surtout que les enfants ont plus confiance aux femmes qu’aux hommes. Cela est de même qu’aux femmes victimes des violences sexuelles et basées sur le genre car ayant subies une des violences causées par les hommes, elles préfèrent se confier aux femmes qu’aux hommes ou à défaut ne pas porter plainte.
Les échanges ont été très riches, et les recommandations suivantes ont été émises :
- Former les élèves filles de l’école post-fondamentale de 18 ans et plus sur le leadership, les violences basées sur le genre et leur intégration dans les mécanismes de gestion des confits et de sécurité ;
- Initier des clubs de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre (VBG) et le leadership féminin dans les écoles secondaires car beaucoup des filles abandonnent les études soit à cause des grossesses non désirées soit à cause des mariages pré causses, raison pour laquelle ce groupe cible nécessite des sensibilisations et formations de grande envergure ;
- Les femmes élues comme chefs de colline représentent moins de 1% car les femmes n’aiment pas élire d’autres femmes, non seulement elles se sous-estiment mais aussi elles se sous-estiment mutuellement. Lors des élections, les femmes préfèrent élire les hommes au lieu des femmes candidates malgré leur leadership. Des sensibilisations sont très nécessaires pour inciter les femmes à mettre en avant leurs paires.
- Initier des groupements des femmes au niveau des collines grâce aux Femmes Lumières de résolution des conflits, cela peut même alléger le travail des ABAHUZA ;
- Permettre l’accès aux ressources économiques aux femmes pour leur renforcer économiquement, ce qui les rendent plus responsables et sensibles aux aspects de gestion des conflits dans leurs communautés ;
- Les femmes étant les moins corrompues devraient avoir une bonne place dans les mécanismes de gestion des conflits et de sécurité.